Utena, la fillette révolutionnaire

Publié le 20 janvier 2008 par sophcaro

Année de production : 1997

Studio : J.C. Staff

Genre : action, fantastique, comédie

Durée : 39 épisodes de 25 min
Licencié en France par Kaze

L'histoire : Utena la fillette révolutionnaire est l'histoire d'une jeune fille de 14 ans, Utena, qui a rencontré un prince monté sur un cheval blanc alors qu'elle était très jeune et venait de perdre ses parents. Il lui a offert une bague en souvenir de leur rencontre et elle rêve de le retrouver un jour. Mais surtout, Utena a été si impressionné par le prince qu'elle souhaite devenir un prince elle-même, bien qu'elle soit une fille.
Élève à l'établissement scolaire Ohtori, elle s'y retrouve mêlée à une étrange compétition entre les membres du conseil des élèves, qui se livrent des duels à l'épée pour obtenir le pouvoir de révolutionner le monde.

Critique : Ouch, le chara -design ! C'est d'emblée celui-ci qui nous marque voire nous repousse. Autant le dire tout de suite il faut un certain temps d'adaptation pour réussir à visionner l'animé sans se focaliser dessus. Les plus impatients auront rapidement décroché. J'ai tenu bon. J'ai vite accroché à l'histoire, ce qui a sans doute aidé à mieux faire passer la pilule concernant le (grossier) chara design.

Utena est une belle jeune fille courageuse, qui se démarque des autres filles de l'école en portant un uniforme masculin. Ceci bien sûr correspond à idée d'être elle-même un prince sauvant la princesse en détresse. C'est ce qu'elle fera d'ailleurs tout le long de la série, en combattant en duel pour préserver la liberté d'Anthy.

Anthy est la fiancée de la rose. Elle est le "prix" que remporte le vainqueur du duel. Timide et introvertie, elle semble se complaire dans son rôle car elle ne se plaint jamais. Cela rendra son personnage à de nombreuses reprises légèrement antipatique, bien qu'on aimerait ressentir l'inverse, de par son statut de victime.

L'animé se focalise tout d'abord sur Utena, l'héroine de l'animé, puis petit à petit sur sa relation avec Anthy. Difficile d'accrocher à cette dernière, de par son état limite comateux et son constant sourire colgate quelque soit la situation qu'elle vit. Plusieurs fois on se prend d'envie de vouloir lui mettre des claques. Heureusement certains personnages le feront à notre place.
L'animé se détache pourtant de leur relation pour raconter quelques histoires sans liens entre elles. Chaque épisode mettra donc en scène un nouveau personnage, et racontera son histoire. La conclusion l'amènera à provoquer en duel le vainqueur du précédent duel (donc Utena), combat qui se terminera toujours de la même façon : par la victoire de celle-ci. Bien que quelques histoires soient intéressantes et se regardent sans problème, on est vite lassés par cette répétition d'histoires sans liens entre elles. L'épisode se termine toujours de la même manière, il n'y a donc jamais de suspens quant au vainqueur du duel. Dommage.

Vingt épisodes sont déjà passés qu'on se demande comment on va faire pour regarder les 19 suivants. On espère qu'ils ne suivent pas le même schéma, ce qui hélas est le cas. Cependant une histoire parallèle se développe (concernant le frère d'Anthy), nettement plus intéressante et qui capte notre attention. Dommage qu'il faille attendre les tous derniers épisodes pour que l'animé se focalise entièrement dessus.

Ajoutons à cela un scénario bourré de métaphores, symboles, parfois (souvent ?) difficile à comprendre. On comprend qu'il y a un second degré de lecture à l'animé, et qu'il n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît au premier abord, mais on n'en saisit pas toujours les nuances et subtilités. Problématique et casse-tête. Histoire de nous achever un peu plus, le final est à s'arracher les cheveux tant on n'y comprend pas grand chose.

Malgré la complexité dont il fait preuve, l'animé sait parfois aussi être léger et drôle. Quelques bons fous rires en perspective et un personnage haut en couleur, véritable comique à lui tout seul, le petit singe Chu-Chu. Un vrai bol d'air frais et moment de détente entre deux scènes dramatiques ou complexes.

Comme je l'ai mentionné plus haut, l'animé comporte une pléiade de personnages secondaires, parfois juste présents le temps d'un épisode, mais souvent récurrents dans l'animé. Développés en long et en large, on pourra donc s'attacher à quelques-uns, que ce soit à leur histoire (Juri), ou à leur caractère très atypique (Nanami).

Au final, Utena est un animé qui ne pourra laisser personne indifférent. Certains crieront au génie (sûrement ceux qui auront tout compris), d'autres resteront pantois face à tant de complexité (voire ne regarderont même pas l'animé jusqu'au bout) et d'autres encore seront frustrés de ne pas avoir tout compris, comme moi. Pourquoi avoir fait un animé (manga plutôt puisque c'est une adaptation) si complexe ? C'est un peu la question que je me suis posée en le finissant. Sa complexité le rend en effet difficilement abordable, alors qu'il ne manque pas de qualités.